L’affaire Apollonia, considérée comme la plus grande escroquerie que la France n’ait jamais connue, dans le milieu immobilier et financier a fait couler beaucoup d’encre lors des récentes révélations. En dehors de la société immobilière Apollonia sise en Aix-en-Provence et patronnée par Jean Badache, d’autres corps de métier notamment des notaires, des promoteurs, des courtiers ou encore des cadres dans des établissements bancaires et créditeurs ont contribué à cette gigantesque escroquerie dont les victimes se comptent par plusieurs centaines.
Surestimation des biens immobiliers
Apollonia s’est servi du statut avantageux du loueur en meublé pour séduire ses éventuelles victimes. La plupart de ces dernières sont notamment des personnes issues des professions médicales, qui avaient comme projet de préparer dès maintenant l’avènement de la retraite en espérant faire fructifier leurs économies en les plaçant dans la pierre.
Près de mille futurs retraités ont été convaincus et séduits par les propositions alléchantes d’Apollonia. Sur une période allant de 1997 à 2009, la commercialisation de plus de 4500 logements a été effectuée par des professionnels rattachés à la société Apollonia. Des biens meublés qui appartiennent à des résidences étudiantes, hôtelières et touristiques constituant le secteur immobilier pour lequel on opte a priori pour assurer, plus tard une
retraite confortable et paisible. C e n’est qu’au cours de l’année 2007 que les acquéreurs escroqués ont commencé à douter de la supercherie. Après consultation des avis des spécialistes, une surestimation des biens vendus, laquelle est comprise entre 500 000 et 8 millions d’euros avec une moyenne d’environ 2 millions d’euros, est révélée, mais un peu sur le tard. Le mal est fait, il va sans dire que les conséquences d’une telle escroquerie immobilière sur les malheureuses victimes sont assez lourdes que ce soit sur le plan financier, sanitaire ou bien familial.
ANVI ASDEVILM : Association des victimes de l’immobilier
L’ampleur des dégâts dont en sont victimes les anciens clients qu’Apollonia a réussi à berner est démesurée.
Plusieurs cas de surendettement ont ruiné des centaines de familles, certaines d’entre elles ont vu leur santé se dégrader rapidement après le constat de la duperie. Au total, on évoque une escroquerie d’une valeur globale d’un milliard d’euros. Pour défendre leurs intérêts et pouvoir porter l’affaire devant la justice, des victimes de près de 350 familles ont mis en place un associatif national baptisé ANVI ASDEVILM/Association des victimes de l’immobilier.
Dans le courant du mois d’avril dernier, 35 mises en examen et 4 statuts de témoin assisté ont eu lieu. Dans le cadre des banques prêteuses et des établissements créditeurs, 17 mises en examen et 3 statuts de témoin assisté concernant des responsables s’y rattachant ont été établis. Dans cette supposée escroquerie en bande organisée, parmi les institutions où des responsables sont concernés, figurent l’ancien CIFFRA, devenu le CIFRAA, le Crédit Immobilier de France Rhône Alpes-Auvergne, le Crédit Agricole du Nord de France, BNP Paribas Personal Finance Rhône Alpes, GE Money Bank (filiale de General Electric), Cafpi, French Riviera, Crédit Mutuel méditerranéen, Crédits immobiliers Placements Assurances (CIPA) Cannes, BNP INVEST IMMO Provence Alpes C ôte d’Azur.
Quid du remboursement des victimes si le Crédit Immobilier de France disparaît ?
Ainsi, en juillet dernier, la BPI, Banque Patrimoine et Immobilier, holding du groupe CIF et une deuxième filiale du CIF, le CIFD, Crédit Immobilier de France Développement ont été mis en examen dans le cadre de l’affaire Apollonia. Près de 40 % du montant total des prêts et des 3 000 appartements vendus avaient été financés par des filiales du Crédit Immobilier de France. Selon les responsables de l’association ANVI ASDEVILM, « le groupe CIF détient 316 millions d’euros de créances douteuses issues de l’affaires Apollonia ». Le CIF et ses filiales font partie des principaux établissements créanciers à avoir surendetté ses clients en leur ayant octroyé des crédits immobiliers sans aucune vérification, aucune étude des dossiers, aucun contrôle en bonne et due forme. Un manquement au règlement et un mépris des lois manifestes.
La situation préoccupante et la possible disparition du CIF, fortement impliqué dans l’affaire pourraient priver les victimes de l’escroquerie de leur indemnisation.
Les victimes « réclament donc que la garantie apportée par l’État aux affaires courantes du CIF soit étendue aux futures indemnisations attendues par les victimes » précise le journal Libération. « Le groupe dans son ensemble représente environ 400 millions d’euros de financements sur le milliard d’euros de préjudice subi par les clients apportés par Apollonia, déclare Jacques Gobert, l’avocat du collectif. C’est le principal acteur financier du dossier.
L’État va-t-il garantir les futures indemnisations de ce que doit verser le CIF, au même titre qu’il a déclaré vouloir garantir les 33 milliards d’encours de la banque sur les marchés financiers. »
Ainsi, les victimes de l’affaire Apollonia, ont contacté leurs députés pour réclamer une enquête parlementaire sur les dérives bancaires et les « défaillances du contrôle des pouvoirs publics », a indiqué leur association vendredi.
(Source C banque)
Seront-ils entendu ?
A suivre …
Source Actualité Immobilière