Carcassonne. La fin d’un scandale immobilier à la Bastide

Carcassonne. La fin d’un scandale immobilier à la Bastide
5 avril 2013 admin1

Otage d’un scandale immobilier à la loi Malraux depuis deux ans et plus, la restauration de standing de plusieurs immeubles dans la Bastide va reprendre.

L’esprit des Lumières dont il fut une figure de légende n’a pas profité au souvenir de Fabre d’Églantine, ce poète et homme de théâtre qui naquit au 84 rue de Verdun, à Carcassonne, et qui mourut la tête tranchée sous la guillotine. Guillotiné cet immeuble, sur la façade duquel une plaque rappelle ce fait historique, a failli l’être aussi dans les tourments d’un scandale immobilier et financier. En décembre 2010, le député-maire de Carcassonne, avait inauguré avec une satisfaction légitime la restauration de ce bâtiment découpé en appartements d’habitation. C’était le premier acte d’une «histoire d’amour» entre un promoteur spécialisé dans la défiscalisation immobilière sur la base de la loi Malraux, Jean-Charles Jassogne, et la ville de Carcassonne. D’autres programmes du même type dans la Bastide devaient suivre.

Avril 2013. Le 84 de la rue de Verdun n’est toujours pas livré à ses locataires et encore moins à ses propriétaires. Entre-temps, les sociétés gérées par Jean-Charles Jassogne ont été placées en liquidation judiciaire et le promoteur est, lui, sous le coup d’une mise en examen sous contrôle judiciaire.

La semaine dernière la visite des dirigeants du cabinet Altinum au service municipal de l’urbanisme a fait renaître l’espoir de la restauration de standing qui avait été promise en centre ville par Jean-Charles Jassogne. En sortant du bureau de Tamara Rivel, adjointe à l’urbanisme, Luciano Ambrosio et Guillemette Depresle, cogérants du cabinet Altinum, étaient optimistes sur la reprise des travaux : «Notre cabinet, spécialisé dans l’assistance à projets, est mandaté par les propriétaires de cet immeuble. Le problème Jassogne évacué, les formalités administratives, financières, juridiques et techniques réglées, nous allons entrer dans la phase réalisation. Notre visite aux services municipaux et aux élus de Carcassonne était destinée à leur donner ces informations, et à voir avec eux les autorisations administratives pour ouvrir les chantiers». Des chantiers au 84 rue de Verdun, ainsi qu’au 46 rue de la République, au 44 rue Jules Sauzède et au 30 rue Jean Bringer. Des immeubles pour lesquels les propriétaires avaient payé à Jean-Charles Jassogne la bagatelle de 7 à 8 millions d’euros selon Guillemette Depresle, dont il est impossible de dire s’ils seront dédommagés un jour.

Ces investisseurs, des gens très fortunés, ont dû remettre la main au pot pour relancer ces programmes immobiliers conventionnés dans la Bastide.


Du studio au type 3 de standing

«Nos clients sont en effet des gens très aisés : des professions libérales, des chefs d’entreprises, des artistes du show-business et de la télé, des stars du football professionnel». Luciano Ambrosio n’en dit pas plus sur les clients du cabinet Altinum sinon qu’il s’agit de personnes soumises à l’impôt sur la fortune. «Ce sont des gens qui n’ont pas l’intention de domiciler leur richesse dans des pays étrangers, et qui sont à la recherche de produits de défiscalisation comme la pierre», ajoute le dirigeant du cabinet Altinum. Dans son entretien avec Tamara Rivel, Luciano Ambrosio a obtenu de l’adjointe à l’urbanisme des facilités administratives pour ouvrir ces chantiers, et parfois des subventions pour soutenir ces investissements qui vont participer à la revalorisation du bâti dans la Bastide. «Les immeubles qui nous sont confiés proposeront aux locataires des appartements, du studio au type 3, doté d’un confort contemporain et des équipements modernes qui vont avec», précise Guillemette Depresle.


Repères : le chiffre : 4

Le cabinet Altinum est chargé de mener à bien quatre projets de rénovation :
46 rue d de la République ;
84 rue de Verdun ;
44 rue Jules Sauzède ;
30 rue Jean Bringer.

Christian Aniort
La Dépêche, le 04/04/2013